L’Homme et la Machine

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Pour le grec antique et l’homme du Moyen âge il existait un cosmos immuable, un système hiérarchique, un « ordo » éternel ; il existait pour Aristote comme pour saint Thomas d’Aquin. La notion même de l’ordre immuable de la nature était liée au principe de la téléologie objective. Et voici que la technique, sous la forme où elle triomphe dès la fin du XVIIIe siècle, détruit la foi en cet ordre éternel, et cela, d’une manière infiniment plus brutale et plus profonde que l’évolutionnisme. La technique est réaliste, elle ne reflète rien, elle crée une nouvelle réalité, tout en elle est présent. Elle soustrait l’homme aussi bien à la nature qu’à l’au-delà. La technique représente le dernier amour de l’homme qui est tout prêt, sous l’influence de cet amour, à modifier sa propre image. Commander le livre L’homme et la machine

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Description

 

nicolas berdiaevDans L’Homme et la Machine, Nicolas Berdiaev analyse la relation entre l’homme et la technique. Un des principaux thèmes est la critique de la domination technologique sur la culture et l’esprit humain. Berdiaev soutient que la technique, initialement un outil au service de l’humanité, tend à devenir une force autonome qui restructure les valeurs culturelles et sociales, menaçant de réduire l’homme à un simple rouage dans une grande machine industrielle.

Un autre thème central est le paradoxe de la technique : bien que la technique soit essentielle au développement de la culture, sa domination excessive conduit à une déshumanisation et à une mécanisation de la vie. Berdiaev explore également la dimension spirituelle de la technique, affirmant que la véritable menace réside dans l’incapacité de la technique à répondre aux besoins spirituels et métaphysiques de l’homme, menant à une crise de sens. Enfin, il discute de la nécessité d’un rééquilibrage entre progrès technologique et valeurs spirituelles, appelant à une réévaluation de notre rapport à la technique pour préserver l’essence organique et spirituelle de l’humanité. Commander le livre L’Homme et la Machine de Nicolas Berdiaev

Pourquoi lire L’Homme et la Machine de Nicolas Berdiaev ?

Publié en 1933 L’Homme et la Machine explore la relation complexe et souvent paradoxale entre l’homme et la technique. L’auteur aborde les implications sociologiques, métaphysiques, et spirituelles de cette relation. Nicolas Berdiaev considère la technique non seulement comme une avancée, mais aussi comme une force capable de transformer la culture et l’identité humaine.

Problème sociologique et métaphysique de la technique

Berdiaev commence par poser le problème de la technique comme un enjeu crucial pour le destin de l’humanité et de la culture. Il observe que, dans un siècle marqué par la perte de foi religieuse et humaniste, la technique est devenue la nouvelle croyance dominante. Il critique les deux attitudes chrétiennes courantes envers la technique : l’indifférence et la peur apocalyptique, les jugeant superficielles et insuffisantes.

Réflexion sur la technique

L’auteur fait une distinction entre la technique en tant qu’instrument et la technique en tant que but en soi. Il explore la manière dont la technique, bien qu’initialement un moyen au service de l’homme, tend à devenir une fin, modifiant profondément la nature de l’humanité et de la culture. Berdiaev utilise le terme “τέχνη” (techne) pour souligner que la technique englobe à la fois l’industrie et l’art, impliquant un savoir-faire qui peut être appliqué aussi bien à la production industrielle qu’à la création artistique et spirituelle.

Paradoxe fondamental

Un des points centraux du livre est le paradoxe selon lequel la culture ne peut exister sans technique, mais que la domination absolue de la technique conduit à la dégénérescence de la culture. Berdiaev explique que la technique, en surpassant les valeurs organiques et naturelles, transforme la culture en une organisation mécanique, privant ainsi l’homme de son essence spirituelle et organique.

Le risque de la technique

La réflexion de Berdiaev sur la technique est plutôt critique. Il met en garde contre le risque de voir la technique usurper le sens de la vie, réduisant l’homme à un simple producteur et consommateur. Il appelle à une réévaluation de la place de la technique dans la société, insistant sur le besoin de redécouvrir et de valoriser les aspects spirituels et organiques de la vie humaine. Ce livre invite à une réflexion profonde sur les implications philosophiques et spirituelles de la technologie. Il pousse le lecteur à questionner la place et l’impact de la technique dans notre vie quotidienne et dans la société en général.

Pertinence Actuelle

Les questions soulevées par Berdiaev sont encore pertinentes aujourd’hui. Dans notre ère numérique, à l’heure de l’intelligence artificielle, alors que la technologie joue un rôle central dans presque tous les aspects de la vie, L’Homme et la Machine offre une perspective critique essentielle sur les implications de cette dépendance croissante.

Invitation à l’Action

L’ouvrage n’est pas uniquement une critique passive mais une invitation à agir pour rééquilibrer la relation entre l’homme et la technique. Il incite à une prise de conscience du lecteur et à une action pour préserver l’essence spirituelle et organique de l’humanité face aux avancées techniques.

L’Homme et la Machine de Nicolas Berdiaev est une lecture intéressante pour comprendre les enjeux posées par la technique dans notre monde moderne. Il propose une réflexion pour rester fidèle à notre humanité intrinsèque dans une époque dominée par le progrès technologique.

Citations du livre L’Homme et la Machine de Nicolas Berdiaev

 

  • Supériorité de l’Homme sur la nature et la société

“Libérer l’homme, subjuguer l’esprit de la nature et celui de la société — ce triple problème revient sous des aspects toujours nouveaux et avec une urgence toujours croissante. Il ne peut être résolu que par une conscience qui placera l’homme au-dessus de la nature et de la société, qui placera l’âme humaine au-dessus de toutes les forces sociales et cosmiques qui devront lui être assujetties.”​​ (Page 1)

  • La voie de la libération

“La voie de la libération définitive de l’homme, de l’accomplissement de sa vocation est la voie menant au Royaume de Dieu, qui n’est pas seulement le royaume des cieux, mais aussi le royaume de la terre et de l’univers transfigurés.”​​ (Page 1)

  • Révélation de la destinée historique de l’Homme

L’Apocalypse est la révélation des destinées historiques de l’homme et du monde, de leur fin, de leur issue finale. Mais il ne doit pas être compris sous l’angle du déterminisme et du fatalisme.”​ (​Page 2)

  • De l’esclavage à la liberté

“Au cours de sa destinée historique, toujours tragique d’ailleurs, l’homme passa par diverses phases. Au début il fut l’esclave de la nature et il mena une lutte héroïque pour défendre son indépendance et sa liberté.”​​ (Page 3)

  • Le sens du mot “technique”

“La technique peut être comprise soit dans un sens large, soit dans un sens plus restreint : « Τέχνη » signifie à la fois industrie et art. « Τεχνὰζω » veut dire fabriquer, créer avec art. Nous ne parlons pas seulement de la technique économique, industrielle, militaire, d’une technique se rapportant à la locomotion et au confort de la vie, nous parlons aussi de la technique de la pensée et de la versification, de celle de la danse et du droit, de celle même de la vie spirituelle et du développement mystique.”​​ (Page 5)

  • La référence à l’Apocalypse dans l’orthodoxie

“À vrai dire, l’abus de l’Apocalypse est plus particulier à l’orthodoxie russe. Tout ce qui déplaît, tout ce qui détruit « l’habituel » et le « conventionnel » se voit aussitôt qualifié de « triomphe de l’Antéchrist » et de prodrome de la fin du monde.”​​ (Page 5)

  • L’angoisse chrétienne face à la technique

“Le problème de la technique est un des plus angoissants pour la conscience chrétienne, qui n’en a pas encore découvert la valeur et la signification.”​​ (Page 5)

  • Modernité et foi dans la technique

“Il ne me paraît pas exagéré de dire que le problème de la technique est devenu celui du destin de l’homme et du destin de la culture. Dans ce siècle d’incrédulité, où fléchissent non seulement l’ancienne foi religieuse, mais aussi la foi humaniste du XIXe siècle, la seule foi que l’homme de la civilisation moderne conserve est celle dont il entoure la technique, sa puissance et son progrès infini.”​​ (Page 6)

  • Paradoxe de la culture et de la technique

“Nous nous tenons devant le paradoxe fondamental suivant : d’une part, il n’y a pas de culture sans technique, puisque les origines même de la culture s’y rattachent, et d’autre part le triomphe définitif de la technique amorce le déclin de la culture.”​​ (Page 7)

  • Puissance et valeur dans la hiérarchie des besoins

“Ce qui s’impose à nous comme une puissance, par son urgence et sa nécessité, n’est pas nécessairement précieux. Et réciproquement ce qui est au sommet de l’échelle hiérarchique des valeurs ne jouit pas pour cela d’une force particulière.”​​ (Page 7)

  • Distinction entre agir et faire selon Saint Thomas d’Aquin

“Les thomistes français établissent une différence entre agir (Πλαχτὸν) et faire (Ποεητὸν). « Agir » équivaut à exercer librement ses forces humaines, tandis que « faire » revient à produire des objets, à les fabriquer.”​​ (Page 8)

  • Les trois époques de l’histoire de l’humanité

“On pourrait distinguer trois stades dans l’histoire de l’humanité : l’époque naturelle et organique, l’époque de la culture proprement dite et l’époque techno-mécanique. A chacune d’elles correspond une attitude particulière de l’esprit envers la nature.”​​ (Page 8)

  • La technique n’est pas neutre

“La technique cesse d’être neutre, d’ailleurs il y a longtemps qu’elle ne l’est plus et qu’elle n’est plus indifférente à l’esprit et à ses problèmes. Et rien, en somme, ne peut demeurer neutre ; si une chose semble l’être, ce n’est qu’en apparence et seulement pendant un temps.”​​ (Page 10)

  • L’Homme de culture et son lien à la nature divine

“L’homme appartenant à l’époque de la culture continuait malgré tout à vivre dans le monde de la nature, qui n’a pas été créé par lui, qui paraissait créé par Dieu. Il était lié à la terre, aux plantes et aux animaux.”​​ (Page 12)

  • L’esprit humain face à la technique et la machine

“L’esprit qui créa la technique et la machine ne peut être technisé et mécanisé à fond ; il gardera toujours un principe irrationnel. Mais la technique veut asservir cet esprit, veut le rationaliser, le transformer en automate.”​​ (Page 12)

  • Industrie rationalisée et fléaux modernes (le chômage)

“La rationalisation de l’industrie engendre le chômage, cette calamité de notre époque. La substitution de la machine à l’effort séculaire du travail humain correspond à une conquête positive, qui aurait dû anéantir l’esclavage et la misère. Mais la machine n’obéit pas aux exigences de l’homme, elle dicte ses propres lois.”​​ (Page 12)

  • Homme et machine : image divine contre image mécanique

“La machine veut que l’homme adopte son image et sa ressemblance. Mais l’homme est créé à l’image de Dieu et il ne peut en refléter d’autre sans cesser d’exister.”​​ (Page 12)

  • Organisation technique et transformation de l’homme en mécanisme

“L’organisation liée à la technique suppose un sujet organisant qui ne peut pas être transformé en machine ; cependant cette organisation tend précisément à faire de lui un mécanisme.”​​ (Page 13)

  • Puissance technique et armes modernes

“Lorsqu’on les compare à celles que la technique a placées entre les mains de l’homme, les armes du passé nous paraissent être des jouets d’enfant. Et ceci nous frappe plus particulièrement quand nous considérons la technique de la guerre.”​​ (Page 14)

  • Communisme et hyper-technicité : la religion de la machine

“Le communisme emprunte à la civilisation capitaliste cette hyper-technicité et crée une véritable religion de la machine qu’il déifie comme un totem.”​​ (Page 16)

  • Absence de philosophie de la technique et de la machine

“Il est curieux que l’on n’ait pas encore songé à créer une philosophie de la technique et de la machine. Il existe déjà beaucoup d’ouvrages traitant de ce sujet ; la voie est donc ouverte, mais l’essentiel fait défaut.”​​ (Page 16)

  • Technique et création d’un nouveau cosmos

“La technique a une portée cosmogonique, c’est par elle que se crée un nouveau cosmos.”​​ (Page 17)

  • Ordre nouveau et irruption de l’esprit dans la nature

“La technique crée un ordre nouveau, elle suscite désormais des corps organisés. Et la nouvelle réalité qui surgit est une création de l’homme, elle résulte de l’irruption de l’esprit dans la nature et de l’insertion de la raison dans les processus cosmiques.”​​ (Page 17)

  • La machine et l’idéal humaniste de l’homme et de la culture

“La machine assène des coups redoutables à la conception et à l’idéal humanistes de l’homme et de la culture. Par sa nature même elle est anti-humaniste.”​​ (Page 24)

  • La poursuite de l’oeuvre de la création

“Il y va du salut de l’image même de l’homme. L’être humain est appelé à perpétuer la création, son œuvre est en quelque sorte celle du huitième jour, il est destiné à être roi et maître de la terre. Mais par un inexorable retour des choses, l’œuvre qu’il crée et à laquelle il est appelé, l’asservit et le défigure.” ​​(Page 30)

  • Rupture avec l’éternité et déshumanisation

“En rompant définitivement avec l’éternité, pour s’attacher exclusivement au monde nouveau qu’il doit maîtriser et dominer, le nouvel homme se déshumanisera, quoiqu’il en demeurera tout d’abord inconscient. Et nous assistons déjà à ce processus.”​​ (Page 31)

  • Le dépassement de l’homme

“La question suivante se pose : l’homme est-il oui ou non destiné à subsister, non pas le vieil homme qui doit nécessairement être surpassé, mais l’homme tout court ?”​​ (Page 31)

  • L’homme image de Dieu

“L’humanisme européen crut aux principes éternels de la nature humaine. Cette foi lui avait été transmise par le monde gréco-romain. Le christianisme croit que l’homme est la création de Dieu, qu’il porte en lui son image, qu’il est racheté par le Fils de Dieu.”​​ (Page 31)

  • La domination des forces de la nature

“L’homme est appelé à subjuguer les forces cosmiques de la nature, qui lui apportent la mort, et à réglementer, à ordonner non seulement la vie sociale, mais aussi la vie cosmique.”​​ (Page 32)

  • Le fondement religieux et philosophique de l’homme

“Les nouvelles découvertes de la physique ont un sens positif et ne sont en rien responsables, elles témoignent au contraire du pouvoir de la connaissance humaine. La déshumanisation est un état de l’esprit humain, elle correspond à son attitude à l’égard de l’homme et de l’univers. Tout nous ramène au problème religieux et philosophique de l’homme.”​​ (Page 33)

  • Paradoxe de la déshumanisation scientifique

“Nous observons, par exemple, une déshumanisation de la science dans la physique moderne qui étudie des rayons invisibles et des sons imperceptibles, nous entraînant, par ses prodigieuses découvertes, au-delà des limites habituelles de la lumière et du son.”​​ (Page 34)

  • La machine symbole de la déshumanisation moderne

“Le monde se déshumanise et la machine n’est qu’une projection de ce processus.”​​ (Page 34)

 

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